Disponible en ligne sur le site de l'Harmattan.
Extraits :
Nous sommes les danseurs, les possédés.
Nous avons quitté le temps de la divinité
pour celui de la divination.
L’œil nous a raidis, le silence est l’extase.
Autour du soleil
Sur une flaque qui déborde
À l’unisson des nuits
À l’amont du ventre –
ce qui se gorge à présent.
Formes vives et vide informe
De l’autre côté de la colline
On va de l’autre côté
Peur au ventre, le ventre en désir
Charpentant des systèmes religieux
Pour écrouir l’enfant et contenir les coulées
De la sève psychique face à ses crises.
Ici les ponts, les frontières
La joie m’a serré
M’erre la nuit hantée
Et la chaleur encore
Bat le rappel des veines –
Voici le pays étranger
Où je me suis installé
Que le soleil ravine
Depuis que s’est retirée
À défaut de son ombre
À part l’ultime vestige,
la mer.
Incliné là comme les fougères près de la fontaine – vent grand angle les arbres cinglés, bourrasques lézardant leur ciel fier et lourd, précipice aussi instant que le souffle d’un oiseau avant l’envol – j’écris.
L’au-delà mes aïeux dans le silence qui presse, est le trait d’union assimilant la foudre et ses coups – du ventre au crâne. Invente le verbe étranger, y trempe la langue, y cherche un lieu, y coule à flots.
Les cieux autour, le soleil éclate. – Quel ailleurs me troue ? À trop vouloir...
Toute l’eau que je tâche à pleines poignées de saisir se refuse totalement – elle me glisse dessus, me sillonne et m’emporte – restent en solide l’épine dorsale, jalon vers nulle part, et l’humeur de ta main.