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Anthropocène

Anthropocène

Ce terme désigne aussi bien coulées de sang et de salive que nuages de gaz et de lumière. En général, on le considère comme une ère géologique, et en ce sens, il succède à l’holocène. L’homme a volé au vent et aux eaux la capacité de mettre le feu à la terre. God-Is-Dog est son mantra intime. As-tu remarqué comme son squelette s’habille de chair, de vertige et d’équilibre fragile ? Le visage toujours nu qu’il finit par ne pas oublier ? Et l’espèce d’ombre noire qu’il traîne sans s’en défaire, qui le suit dès qu’il s’éclaire ?

Bien sûr, comme toute ère, cela peut être un morceau d’histoire, une page arrachée, une minute de silence parfois – dont on ignore pour toujours la fin. Mais cela reste le plus souvent un bout de boudin, régulièrement accompagné de trompettes de la mort. Je présume que les tyrannosaures le samedi, après quatorze heures, faisaient sans doute quelques courses. Et les êtres humains, après quelques débats feutrés le matin – toujours sur l’art par la racine de cueillir les pissenlits – sont à minuit comme des mouches en vol ou des poulets gyrophares tassant un massacre.

Comment raconter des histoires de marins aux affamés qui insistent : si l’on me mange, qu’on me nourrisse !? Épluchons la pomme de discorde, alors – et passons à table.

R.H., septembre 2010.

 

Texte de présentation pour Restons Ensemble Vraiment Ensemble, spectacle créé le 10 septembre 2010 dans le cadre des projets d'été de la Manufacture (Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande), mise en scène de Vincent Brayer, avec Koraline de Baere de Clercq, Claire Deutsch, Charlotte Dumartherey, Baptiste Gilliéron, Pierre-Antoine Dubey, Thibaud Duval, Cédric Leproust, Philippe Wicht. Lumière : Nicolas Berseth. Musique : Cédric Simon. Son : Ian Lecoultre. Collaboration littéraire : Raphaël Heyer, Antoinette Rychner.

La Ville aux Sept Ciels (Lausanne Blues)

La Ville aux Sept Ciels (Lausanne Blues)


 

 

 

Elle a son far-west

et sa côte d'Adam

Je descends lentement

son échine sinueuse

La Ville-Soleil

La Ville-Soleil

Trop jeune pour

être vieille

 

Je descends son cours

jusqu'aux rives du lac

où elle me tend ses lèvres

On dirait qu'elle

se cambre un peu quand

le soleil se couche

Attablée à la romaine

sous le signe de la petite chienne

 

Contemplant les cimes plantées

dans la rumeur moite de l'été

dans la divine veine

du jour toujours qui passe et finit

La Ville-Soleil

La Ville-Soleil

Trop jeune pour

être vieille

 

Je caresse du regard

sa croupe taillée par le déluge

que des gouttes de sueur éclaboussent

Et je rebrousse son poil

pendant qu'elle ronge jusqu'à l'os

le soleil, le soleil !

La Ville-Soleil

La Ville-Soleil

La ville aux sept ciels

La ville aux sept ciels

Lausanne m'appelle !

 

Août 2010

Un site en chantier

Raphaël Heyer a souhaité réunir sur son propre site ses différentes publications, expérimentations et actualités. Recueils parus chez L'Harmattan, créations vidéopoétiques expérimentales ou "poèmétrages", approche "éleusienne" du théâtre, voici le socle initial de ce site en chantier.

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